lundi 24 juin 2013

Dates

2013-06-21 16.26.49
Anniversaires en ponts intimes
Balises de vie pour des rencontres
Cases de temps par pleines valises
Labours d’une vie en carrière

Et si la liberté n’était pas une vie sans heure
Mais plutôt une vie aux concordances sans valeur

Plus de train, plus de cours
Vivre les secondes
Et contempler la montre

jeudi 6 juin 2013

Éh ! Té !



Les terrasses se répandent, s’avachissent, s’arnaquent.
Les accidents de régimes se heurtent aux shorts et aux corps débardés.
Les lunettes de soleil s’aveuglent, s’écœurent en marques clinquantes.
Les pulls trop lourds tentent les épaules, s’écroulent sur les hanches.
Les pas dénudés hésitent et se traînent sur les trottoirs.
Les tomates se mozzarellent, se basiliquent.
Les légumes de fausse saison se saladent en fortune bistrotière.
Les cafés s’alibisent, s’alcoolisent de fraîcheur en réclame.

On va encore nous vendre l’été, son moral et ses images de vacances.
Pour qui ? Pour tous ?

« Je suis un soir d’été », chantait Brel...
Les jours aussi sont parfois lourds…

dimanche 21 avril 2013

SOTO et CALDER

Jesus Rafael Soto (1923-2005) Vibration jaune 1965 - © DUPIERRIS
Soto au Centre Georges Pompidou à Paris ou encore Calder à la Fondation Beyeler à Bâle...
© DUPIERRIS

Des mobiles présentés, figés, tristement immobiles comme autant de squelettes accrochés dans des zones protégées.

Pas un souffle d’air, pas un préposé au mouvement pour leur donner la vie qui les avait créés.

Alors une solution permet de les réveiller existe : jouer discrètement Zéphyr.

Il faut du calme, de la précision, de la longueur de souffle, jouer de la flûte traversière.

Et vos efforts peuvent être récompensés par un léger mouvement qui se propage de brin en brin.

L’art cinétique se réveille alors et l’œuvre reprend son sens.

« Que veux-tu faire plus tard ? »
« Moi, je voudrais être mobileur dans un musée. »



Jesús Rafael Soto, Vibration jaune, 1965 - du... par centrepompidou

dimanche 7 avril 2013

une exposition

Plaques de fonte et traces d’encre 
Avec le bitume pour transparence 
Sur le papier en profondeur 
Quelques voyages pour jeu de piste


 Avec « Au ras du bitume », Anne-Marie GOURIER donne à regarder ce que nos pas urbains ne font qu’éviter, ces pièges à clefs et à talons aiguilles.



 En cadres, cahiers et films, Galerie Weiller, 5 rue Gît-le-Cœur à Paris (6e) jusqu’au 26 avril.

un lien

samedi 23 mars 2013

Un tableau

© Sylvie JORAJURIA


Une image calme, presque banale.

Une mare, quelques roseaux et leurs reflets.
Bucolique, donc.

Toutefois, à mieux y regarder, c’est-à-dire « regarder » plus que « voir », l’image disparaît et un tableau naît.

Par ses roseaux plongeant dans le gris bleuté du ciel dans l’eau calme, par la lumière propre d’une fin de froide journée de printemps, l’œil suit les traces d’un crayon, d’un fusain, d’une plume.

Des traits sur une planche : un portrait (tragere) et un tableau (tabula).

samedi 2 février 2013

Énervement (3)




Et toujours dans cette exposition (RDVI, Strasbourg, janvier 2013), la démarche d’information et de publicité de l'événement sur des réseaux sociaux (Facebook dans ce cas précis et blog) a cru autoriser des photographes de l’équipe d’organisation à « shooter » les spectateurs même alors qu’ils étaient en conversation avec les auteurs.

Là encore, le droit à l’image n’est pas respecté, aucune indication clairement exposée ne prévenait les visiteurs qu’ils pourraient être photographiés à leur insu et que leurs images seraient diffusées sur internet.

Là encore, le rôle pédagogique a été complètement évacué au profit d’une auto-publicité qui laissera des traces indélébiles sur le réseau sus-nommé.


Tout le monde ne rêve pas d’avoir, d’après Andy Warhol, son quart d’heure de célébrité.

jeudi 31 janvier 2013

Énervement (2)

photo de Samir Belkaïd, "Alzheimer, oublier la mer"

Dans la même exposition (RDVI, Strasbourg, janvier 2013), une série présentait des portraits d’hommes et de femmes atteints de la maladie d’Alzheimer.

Outre mon sentiment personnel de la gêne devant le risque d’une esthétisation déplacée, on peut raisonnablement se poser la question de la bonne gestion du droit à l’image.

Dans ce domaine, un engagement oral (?) n’est pas suffisant et seul un écrit peut attester que le sujet a donné son accord pour figurer, en étant identifiable, sur des photographies.

Les familles ont elles été signataires d’un tel document ?

De plus, cette série ayant été primée, ces images ont été largement diffusées (blog, Facebook…) et reproduites (catalogue…).


Une exposition de travaux photographiques se devait d’être rigoureuse et didactique en ce domaine.

Plus d'informations sur le site de la CNIL

mardi 29 janvier 2013

Énervement (1)

Trois auteurs pour une image…

Au cours d’une visite d’une exposition d’auteurs photographes (RDVI, Strasbourg, janvier 2013) mon attention s'est portée sur une série exposée : Gare du Nord de Cihan SERDAROGLU (France).

Le travail présentait des photographies de photographies affichées dans un lieu public sur lesquelles quelques tâches de couleurs provenaient de reflets des lumières ambiantes.

Loin d’une mise en abîme, il s’agit là d’un non-respect total du travail initial du photographe qui n’était même pas cité, la démarche ayant été celle décrite par l’auteur lui-même sur son cartel.


On pourra dire que je suis intolérant mais je trouve regrettable que le principe du droit d’auteur soit négligé à ce point.